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"Sa préférée" de Sarah Jollien-Fardel




Lu par: Lola Naymark

Durée: 4h37

Genre: Contemporain















 

Résumé de l'éditeur


Dans ce village haut perché des montagnes valaisannes, tout se sait, et personne ne dit rien. Jeanne, la narratrice, apprend tôt à esquiver la brutalité perverse de son père. Un jour, pour une réponse péremptoire prononcée avec l’assurance de ses huit ans, il la tabasse. Convaincue que le médecin du village, appelé à son chevet, va mettre fin au cauchemar, elle est sidérée par son silence.

Dès lors, la haine de son père et le dégoût face à tant de lâcheté vont servir de viatique à Jeanne. À l’École normale d’instituteurs de Sion, puis à Lausanne, la jeune femme, que le moindre bruit fait toujours sursauter, trouve enfin une forme d’apaisement. Le plaisir de nager dans le lac Léman est le seul qu’elle s’accorde.

Habitée par sa rage d’oublier et de vivre, elle se laisse pourtant approcher par un cercle d’êtres bienveillants que sa sauvagerie n’effraie pas, s’essayant même à une vie amoureuse.

 

Mon avis sur l'histoire


Dès les premières lignes, nous sommes happés par le récit de Jeanne. Tout au long de l'histoire, on serre les dents. On se prend de plein fouet la colère d'une adulte dont son enfance a été brisée par son père. L'histoire de Jeanne nous laisse un gout âpres dans la bouche , la violence de ses mots ne sont que le reflet de sa haine et de son dégout . Toute cette colère , ça tord le ventre, ça bousille absolument tout. Avoir été confronté à la violence de son père , de la lâcheté des voisins, amis, famille, c'est tout sa construction d'adulte qui est bancale.


L'écriture de Sarah Jollien-Fardel est abrupte , virulente. La colère s'immisce dans chaque page. La haine et la violence seront présent tout au long de la vie de Jeanne.


Beaucoup de liens entre les violences subis et la construction de soi sont dites ou supposés dans le texte, il est important de se poser quelques minutes et d'y réfléchir. Par exemple, à un moment la brutalité de la figure masculine à son égard aurait inconsciemment orienté Jeanne à trouver du réconfort vers la gente féminine. Jeanne expose très clairement ce lien et elle l'explique de manière transparente. C'est cette transparence dans le caractère de Jeanne qui est incroyablement déroutant.

Tout dans ce livre était susceptible de faire un gros boum dans ma cœur de lectrice , hors si les premières pages m'ont happées, la suite m'a laissé de côté. Je n'ai pas eu assez d'empathie pour Jeanne, si j'ai été désolée pour elle, son coté colérique m'a agacée.


Cette cassure reste insurmontable pour Jeanne, elle n'arrive pas à relever la pente. Sa reconstruction est factice, la moindre pichenette la brise. Jeanne est "née morte" , la fin est ouverte mais laisse peu de place à un renouveau pour elle qui reste et restera sans nul doute une personne en mille morceaux.

 

Mon avis sur la narration


Si le roman ne pas pas entièrement convaincue, en revanche l'interprétation de Lola Naymark m'a conquise. Elle donne de la puissance à toute cette violence déjà très forte. Très belle performance!

 

En bref,

J'aurai pu être subjuguée par ce roman, c'est pourtant tout à fait mon genre de livre. Hors ça n'a pas été le cas. La violence trop viscérale de Jeanne ne m'a pas bousculée. Jeanne m'a de nombreuses fois agacée alors que tout ce que je voulais c'était lui tendre la main mais Jeanne n'est pas le genre de personne à se laisser aller . J'ai beaucoup de mal avec les personnages qui n'avancent pas. Jeanne reste empêtrée dans sa haine , ça la bousille . Malgré la performance narrative de Lola Naymark ce roman ne m'a pas emballée.

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