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"Le journal de mon Grand-Oncle Werner" de Deborah Hernould



Dans la famille Von Schwabhausen, il y a des sujets qu’il n’est pas bon d’évoquer, comme Grand-Père Friedrich ou Grand-Oncle Werner.

Un jour, lorsqu’elle fait un peu de rangement dans le grenier de la maison ayant appartenu à sa défunte grand-mère paternelle, Gretel découvre par hasard le journal de son grand-oncle, Werner Von Schwabhausen.

Bien décidée à comprendre pourquoi sa famille refuse de parler de lui, la jeune femme se lance dans l’éprouvante lecture de l’épais cahier dont les pages sont désormais jaunies par le temps.








Quelle ironie de constater que, moi, officier supérieur de la SS à Dachau, je suis prisonnier de mes actes . Prisonnier d'une éducation qui m'a fait prendre le mauvais chemin. Prisonnier d'un système que je ne peux quitter sous peine d'être exécuté.

Moi Werner, enfant Aryen

C'est un roman écrit comme un journal intime. C'est donc en toute intimité que Werner âgé de 12 ans nous raconte ses pensées. C'est un fils de nazi , l'endoctrinement se fait dès l'instant où son père estime qu'il est temps pour Werner de se montrer digne de l'idéal nazi. Bien sur , nous qui sommes lecteurs savons pertinemment jusqu'où cette folie va le mener mais Werner , lui, nous raconte avec ses mots d'enfant, toute la fierté que cette responsabilité exige et exigera de lui. Werner , ne doute jamais de son père pour lui il a raison sur tout et l'Allemagne ressortira plus glorieuse que jamais grâce à Hitler. Qu'il est difficile de s'attacher à un Aryen ... mais Werner endoctriné si jeune attise un peu d'empathie du moins au début car une fois l'uniforme SS enfilé , on se dit que ce pauvre garçon a basculé du mauvais coté et il ne semble ne plus y avoir une once d'humanité . Cela se ressent dans son journal, lorsque Werner est encore un jeune garçon sa candeur nous émeut mais une fois que le nazisme aura englobé la totalité de sa raison alors Werner est un être dénoué de toute sensibilité, son écriture est froide, tranchante , un vrai glaçon à la place du cœur.


On dit que l'amour rend aveugle

Ça aurait pu s'arrêter là, un journal intime d'un SS à Dachau sans lumière mais pour réchauffer le cœur de ce soldat il lui fallait l'Amour , je ne vais pas dire avec qui car l'histoire d'amour de ce personnage apporte un réel plus à ce texte. L'évolution de Werner grâce à ses sentiments arrive vite, c'est comme si ses sentiments avaient brisés le mur de l'endoctrinement nazi dans sa tête et dans son cœur. On s'en rend compte très très vite, le changement dans le ton , dans ses questionnements , ses pensées sont plus chaleureuse, sa part d'humanité revient peu à peu . On dit que l'amour rend aveugle mais pour Werner ça lui aura rendu la vue.


La thématique que prend cette histoire est vraiment intéressante car si au début on pense savoir où va nous mener les pensées de Werner , la tournure prend un autre sens grâce à son histoire d'amour. C'est un drame historique qui tient ses promesses dans l'évolution psychologique de son personnages principal, l'écriture intimiste grâce au journal intime rend l'intégralité de cette histoire forcément touchante surtout à la fin . J'ai pas pleuré mais mes larmes n'étaient pas loin.

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