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« Kim Jiyoung, née en 1982 » de Nam-Joo Cho

Dernière mise à jour : 18 janv. 2022


Kim Jiyoung est une femme ordinaire, affublée d’un prénom commun – le plus donné en Corée du Sud en 1982, l’année de sa naissance. Elle vit à Séoul avec son mari, de trois ans son aîné, et leur petite fille. Elle a un travail qu’elle aime mais qu’il lui faut quitter pour élever son enfant. Et puis, un jour, elle commence à parler avec la voix d’autres femmes. Que peut-il bien lui être arrivé?

En six parties, qui correspondent à autant de périodes de la vie de son personnage, d’une écriture précise et cinglante, Cho Nam-joo livre une photographie de la femme coréenne piégée dans une société traditionaliste contre laquelle elle ne parvient pas à lutter. Mais qu’on ne s’y trompe pas : Kim Jiyoung est bien plus que le miroir de la condition féminine en Corée – elle est le miroir de la condition féminine tout court.


Pourtant, à chaque étape décisive de la vie, l'étiquette -femme- revenait pour brouiller la vision, retenir la main tendue, faire marche arrière. C'était tout à fait déroutant.

Pourquoi ce roman a-t-il créé autant de polémique dans son pays d’origine?


Tout simplement car le roman rejoint la réalité. La vie du personnage de Kim Jiyoung pourrait être une parfaite biographie d’une coréenne lambda. Déjà par son prénom qui n’a rien d’original et qui est même très commun dans ce pays. Tout le long de la lecture on voit que Kim Jiyoung essaye de sortir de ce coté très traditionnel qui met en avant les garçons. Les mères se mettent une grosse pression pour mettre au monde un bébé garçon L'exemple le plus frappant de cette mise en avant de la masculinité c'est à l’école où les garçons passent en premier à la cantine et les filles en dernier ce qui leur laissent peu de temps pour manger. C'est révoltant , pour moi en tant que femme mais également en tant que mère d'une petite fille.


Avec le temps les mentalités évoluent et les filles qui commencent à se dire "non ce n’est pas juste", essayent de faire bouger les choses mais c’est dur de faire changer les mentalités dans un pays très traditionnel, c’est sans doute pour ça que la voix de Kim Jiyoung dérange autant car cela pourrait donner envie aux demoiselles de se rebeller.


En tant que femme , je crie à l’injustice


Le ton est donné , les arguments et les exemples mis en avant tout le long de la lecture enfonce le clou de la condition du statut des femmes en Corée . En tant que femme ça m’a révoltée bien sûr mais même ici en France les choses doivent s’améliorer , par exemple qu’à l’école qu’on entende encore que les filles ne devraient pas mettre de brettelles fines car on voit les bretelles du soutien-gorge et que ça peut déranger les garçons c’est tout bonnement inadmissible. Et quoi que l’on dise que ce soit en France ou en Corée lorsqu’une femme tombe enceinte c’est un problème pour sa carrière , trouver le rythme entre sa vie de famille et son travail n’est pas toujours évident . Par exemple lorsque bébé tombe malade , la nounou appelle le plus souvent la maman qui doit venir le chercher au plus vite . Ce n’est pas la faute au père c’est tout simplement la société qui a encore du mal à changer . Mais il y a des efforts de fourni par exemple concernant le congé paternité qui a évolué dans le bon sens mais y a encore du boulot.


Si ce livre dérange autant c’est parce que clairement il est le miroir de notre société , tous les exemples donnés dans ce livre sont criant de vérité et chaque femme coréenne ou pas peut s’identifier à au moins un des cas . La scène du bus où Kim Jiyoung se retrouve apeurée car un homme a prit des regards pour des signes de bienvenue est une scène que de nombreuses femmes subissent dans la vie de tous les jours.


A travers le personnage de Kim Jiyoung une voix s’élève et parle aux noms des femmes coréennes mais résonne dans le cœur de toutes les femmes du monde. J’ai lu que ce livre était adapté en film , j’aimerais le voir .


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