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"Le petit étranger" d'Annick Perez



La Tunisie est indépendante depuis 1956, le gouvernement dirigé par Bourguiba revendique, en juillet ? 1961, la base navale de Bizerte restée française. La tension monte entre les 2 pays, ce que l'on nomme aujourd'hui "? la crise ? " ou "? les événements ? " de Bizerte se règle en 2 jours de combats meurtriers. Sur les 50 ? 000 Français restés en Tunisie, près de 8 ? 000 quittent le pays pour rejoindre la France.

Loïc Bana, peintre en vogue, trouve une lettre de Paul, son père, lors de son déménagement. Son enfance qu'il n'a cessé de fuir et Montrouge, cette banlieue qu'il arpentait seul, la clé de l'appartement autour du cou lui sautent au visage comme un chat. Tout lui revient comme dans un film, le départ de Tunisie en catastrophe à la fin des années soixante, cette bâtisse rouge de l'avenue Verdier, son voisin Jean-Jacques Goldman, le futur chanteur, l'arrivée des Zuili, une famille plus qu'étrange, Monique, ce plan complètement fou avec Ivan, et ce cheveu blanc qui avait poussé à 7 ans et demi tout au fond de son coeur.

Avec "Le petit étranger" dans la lignée de son précédent roman "Une nuit à Carthage", Annick Perez revient sur "l'Histoire" du déracinement, avec sa manière unique et irrésistible de le raconter.


Une petite merveille

Il y a des livres comme ça qui te prennent le cœur dès les premières lignes pour ne pas le lâcher jusqu'à la fin. Je pense même que ce tout petit livre en a gardé un bout , il est resté coincé entre les pages pour ne pas à avoir à quitter ce garçon de 8 ans .

Je ne le répèterai jamais assez mais sortez des chemins tout tracés, découvrez d'autres auteurs, des romans qui n'ont pas la chance d'être bien placé dans les rayons, qui n'ont pas la visibilité qu'ils méritent. "Le petit étranger" mérite tellement de passer entre vos mains. C'est une lecture qui parait légère mais au fond c'est tellement plus que ça. Un texte plein de profondeur qui résonne et nous parle .


Le langage de l'enfance n'est -il pas le plus beau langage ?

Ce roman est construit comme un conte basé sur les souvenirs de Loïc. Après la découverte d'une lettre de son père, il se remémore certains passages de son enfance . Il se souvient de l'indien, de Monique, d'Ivan, de l'italien. Le langage de l'enfance est fascinant car il résonne avec une telle légèreté , une telle candeur que directe ça nous percute, ça nous attendris , ça nous chamboule. Notre enfant intérieur se réveille sous les mots de Loïc , c'est beau, c'est intime. L'amour absolu, l'amour sans concession. Un enfant n'a aucune limite , il lui est impossible d'être faux dans ses sentiments . Ce texte est tellement bien écrit , plus j'y repense et plus je me dis que j'ai eu un coup de cœur pour ce récit. Il est très court , je l'ai lu en même pas 2h mais plus je me le remémore les détails et plus je me dis que ce texte avec toute sa tendresse m'a emmené loin .

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